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Terrorisme et business

Les membres du Club des hommes d’affaires franco-burkinabè ont organisé une rencontre d’échanges avec les responsables de la sécurité nationale sur «les rôles et responsabilités des hommes d’affaires dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent», le 13 avril dernier. C’est Thomas Dacouré, conseiller technique du ministre d’Etat et de la Sécurité intérieure, qui a animé ces échanges. Il était assisté de gradés de la gendarmerie, de la police et de la défense nationale, sous le regard du président du club, Mathieu Bayala, et de ses pairs.
Les affaires et l’insécurité ne font pas bon ménage. Depuis le 4 avril 2015, le Burkina Faso a subi une vingtaine d’attaques terroristes qui se sont soldées par plus de 70 pertes en vie humaine. Le club des hommes d’affaires franco-burkinabè a voulu informer ses membres par le biais du ministère de la Sécurité intérieure en échangeant surtout sur leurs «rôles et responsabilités dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent». Après l’exposé sur la situation sécuritaire actuelle du pays, Thomas Doucouré, contrôleur de police et conseiller technique du ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré qui devait lui-même animé cette rencontre, a libéré la parole pour des échanges avec les participants.
Selon lui, les terroristes ont un visage «burkinabè» et tente de semer le chaos avec l’appui des forces terroristes basées à la frontière avec le Mali. Ils veulent créer une zone de non-droit pour accroître les trafics illicites de tous genres. «L’impact de cette guerre est visible dans nos hôtels vides de touristes», indique-t-il. Il rassure que des mesures ont été prises pour plus de sécurité dans le pays à travers une série d’opérations spéciales actuellement en cours dans le pays. Pour lui, il faut d’abord «gagner la bataille du développement pour gagner la bataille contre le terrorisme». C’est d’ailleurs à ce premier niveau que les hommes d’affaires interviennent. «Les hommes d’affaires peuvent aider à faire vivre inconsciemment le terrorisme», souligne-t-il. Ils peuvent donc décider de faire affaires avec les terroristes en toute connaissance de cause, comme sans le savoir. D’une manière ou d’une autre, ils aident le monde terroriste. Autrement dit, des hommes d’affaires pourraient se retrouver comme des cibles des terroristes, à l’image des forces de l’ordre. «Il faut plus de transparence dans les transactions financières et procéder à la résiliation des contrats des groupes ou entreprises douteuses», préconise M. Doucouré. Pour lui, l’homme d’affaires peut contribuer à la sécurité de sa société en «donnant des renseignements par le biais de son carnet d’adresses».
Les hommes d’affaires ont salué la disponibilité de la «grande muette» et apprécié surtout la «transparence et la clarté de l’exposé». Ils ont également posé des questions sur les différentes opérations en cours, l’origine du terrorisme version burkinabè, le niveau de protection de leurs membres, tout en prônant la bonne gouvernance qui pourrait être une des solutions dans la lutte contre l’extrémisme violent.

Par S.O

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