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Journée mondiale de l’eau : Les eaux usées, nouvel or noir

 

Le 22 mars dernier marquait la 25e Journée mondiale de l’eau. A cette occasion, l’UNESCO et l’ONU-EAU ont produit un rapport entièrement consacré aux eaux usées.
Il s’agit selon le rapport de toute eau dont la composition chimique a été altérée lors de son utilisation par les humains.
Selon les deux institutions, cette eau est le «nouvel or noir», car il s’agit d’une «ressource inexploitée».
«Dans la Station spatiale internationale, le matin, l’eau est consommée avec du thé. L’après-midi, elle devient de l’urine et le lendemain elle sert à se raser… Il s’agit de la même eau depuis des années!», rapporte Richard Connor, rédacteur en chef de ce rapport, pour illustrer les possibles performances des traitements existants. Mais sur la planète terre, on en est très loin. Les eaux souillées sont à 80 % rejetées dans l’environnement sans traitement ; à 92 % en moyenne dans les pays à faibles revenus et à 30 % dans les plus prospères. Un gâchis selon le rapport, car dans ces conditions, elles ne comblent aucun besoin, mais en plus, ont un effet dévastateur sur l’environnement. Bactéries et pollutions diverses charriées par les fleuves jusque dans les océans affectent la santé humaine, la faune, la flore, la qualité de l’eau douce. Elles ont aussi un impact sur la pêche et la sécurité alimentaire. Solvants, hydrocarbures de l’industrie, azote, phosphore et potassium issus de l’agriculture intensive accélèrent l’eutrophisation des zones côtières, la dégradation des milieux marins, l’apparition d’algues nuisibles. Tout cela entraine la diminution de l’oxygène, accélère l’apparition de zones mortes et augmentent la contamination d’environ 1/7e de tous les cours d’eau d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

De l’exploitation des eaux usées
Dans son rapport, l’UNESCO et l’ONU-EAU recense à l’intention des investisseurs toutes les perspectives qu’offre l’exploitation des eaux usées. Il s’agit entre autres de l’exemple du phosphore. Extrait dans des mines, ce minerai pourrait être épuisé dans cinquante ou cent ans, alors que l’on pourrait répondre à 22 % de la demande mondiale en recyclant les excréments humains, qui en sont riches. De même, la récupération d’azote et la production de biogaz à partir de boues d’épuration pourraient faire baisser la facture de l’assainissement et créer des emplois. Des mesures sur la réutilisation de l’eau qui visent à atténuer le manque d’eau. En 2015, le Forum économique mondial estimait que la crise de l’eau constitue «le risque le plus préoccupant de la planète, pour les personnes et les économies pour les dix prochaines années».

NK


Améliorer le traitement des eaux

Même si le rapport note une amélioration du côté des installations d’assainissement domestiques, il déplore le manque d’efficacité dans la collecte, la vidange, le transport et le traitement des eaux d’égout.
Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, on a recensé 842.000 morts dues à une eau potable contaminée et à des services sanitaires inadaptés en 2012. Cette année-là, 361.000 enfants de moins de cinq ans – qui sont les premières victimes des maladies hydriques –, auraient pu être sauvés s’ils avaient bénéficié d’installations correctes, ne serait-ce que pour se laver les mains.
Les pathogènes des déjections humaines et animales contaminent «près d’un tiers des rivières en Amérique latine, en Asie et en Afrique, mettant la vie de millions de personnes en danger», écrivent les rapporteurs.

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