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Franc CFA : L’indépendance attendra

 

Quel avenir pour le franc CFA? Va-t-il rester lié à l’euro par le système actuel de parité fixe? Au sein des populations des 14 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre soumises à cette monnaie, bon nombre, notamment des intellectuels et des économistes, contestent la «coopération monétaire» actuelle avec la France.
C’est un sujet récurent remis au goût du jour à chaque sommet de la zone franc; un rendez-vous bi-annuel entre les ministres des Finances de la zone et celui de la France, en présence des gouverneurs des banques centrales. A l’occasion du dernier sommet tenu le 9 avril 2016 à Yaoundé, l’on est encore revenu sur des questions comme la «convertibilité» et le «fonctionnement» du F CFA.
Mais lors de cette rencontre d’une journée, les participants se sont plutôt concentrés sur les réformes en cours au sein des pays de la zone, évitant prudemment d’ouvrir un véritable débat sur le sujet sensible.
En effet, il a été plus question de faire le point des activités sur la meilleure façon de maintenir le franc CFA que de sa remise en cause.
Il s’est agi notamment d’examiner des situations comme l’intégration commerciale, les accords douaniers, les problèmes fiscaux et l’impact de la chute du cours des matières premières sur les pays de la zone. Lorsqu’ils ont été interrogés sur l’avenir de la monnaie, à l’issue de la rencontre, les ministres des Finances ont plutôt défendu l’utilité du F CFA. Ils ont indiqué que cette monnaie est «gage de stabilité». L’argument de la «garantie de stabilité» est, en effet, celui qui est mis en avant par tous ceux qui militent pour le maintien du franc CFA. Au niveau des chefs d’Etat de la zone, Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, qui fut par ailleurs gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), est l’un de ceux qui sont pour la conservation du franc CFA.
Dans le débat suscité par le récent sommet de Yaoundé, il a aussi brandi l’argument de la stabilité. «Les pays de la zone franc sont les pays qui ont eu la croissance la plus continue sur une longue période. Ce sont les pays qui ont eu un taux d’inflation le plus bas. C’est l’une des rares zones où le taux de couverture de la monnaie est quasiment à 100%», s’est défendu le président ivoirien.
Mais cette démonstration ne séduit pas tous les Africains. Dans le camp des anti-franc CFA, on accuse cette monnaie «de freiner le développement de l’Afrique, en obligeant les Etats concernés à calquer leurs politiques monétaires sur celle de la zone euro, en dépit d’impératifs économiques parfois divergents». C’est notamment la position du président du Tchad, Idriss Déby qui, en 2015, avait appelé les pays de la zone franc à se doter de leur propre monnaie. Pour lui, les clauses entre la France et les pays africains, en plus d’être dépassées, tirent l’économie de l’Afrique vers le bas.
Les opposants sont partagés entre deux options. Certains souhaitent une évolution du système actuel de parité pour arriver à une situation de «réunion des deux francs CFA (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale)» ou à un «arrimage à un panier de devises (euro, dollar, yuan)». D’autres prônent une rupture totale avec la mise en place d’une monnaie indépendante. Selon les partisans de la rupture, la monnaie unique prévue dans le cadre de la CEDEAO (15 pays d’Afrique de l’Ouest) devrait, par exemple, assurer cette indépendance. Ce qui signifie également que les pays d’Afrique centrale, utilisant actuellement le franc CFA, devraient eux-aussi envisager une nouvelle monnaie indépendante dans une autre forme d’union.
Le franc CFA ne fait pas l’unanimité. Et tout le monde est conscient que le débat sur son avenir est inéluctable. «Il est clair que tôt ou tard c’est une discussion qu’il faudra ouvrir», déclarait le président burkinabè, Roch Kaboré, lors de sa récente visite officielle à Paris, début avril.
Les partisans du maintien du franc CFA admettent qu’il y a des choses à revoir. «Aucune structure monétaire n’est parfaite, nous en sommes conscients», a reconnu le ministre des Finances du Cameroun lors du sommet de Yaoundé. «Les relations de coopération de la zone ne sont pas figées, elles ne sont pas statiques», a-t-il ajouté.
De son côté, la France se dit également ouverte aux propositions d’évolution.
«La France est entièrement ouverte à toutes les discussions. Tous les pays membres de cette zone monétaire sont libres et indépendants», a indiqué Michel Sapin, ministre des Finances de la France. «C’est la décision des Africains qui s’impose, pas la décision de la France. Et j’ai toujours montré ma très grande disponibilité s’il y avait des propositions d’évolution dans telle ou telle direction, de la part de tel ou tel dirigeant», a-t-il ajouté.

Karim GADIAGA


L’interchangeabilité entre les deux francs CFA à venir

Créé en 1945, le franc CFA est l’un des derniers vestiges du lien colonial entre la France et ses anciennes possessions africaines. C’est à juste titre que cette monnaie a d’abord signifié «franc des colonies françaises d’Afrique».
Par la suite, le franc CFA a pris la dénomination de «franc de la communauté financière africaine» pour les 8 Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et «franc de la coopération financière en Afrique centrale» pour 6 les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Mais il n’y a pas d’interchangeabilité entre le franc CFA de l’UEMOA et celui de la CEMAC. Les négociations sur cette question, restées gelées pendant longtemps, ont repris en 2012. En marge du sommet de Yaoundé, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a déclaré que l’interchangeabilité sera «bientôt effective», sans donner de date.

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