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Grève dans les mines: la convention collective comme solution

 

La contribution du secteur minier à l’emploi national au Burkina Faso est évaluée à 0,16%. En 2013, le secteur employait 6.889 personnes, selon les dernières données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Burkina.
Cet effectif représenterait environ 5% de l’effectif global de la Fonction publique qui serait d’environ 135.000 personnes. Mais le secteur se caractérise par de fréquents conflits de travail dans toutes les sociétés minières, conflits qui tournent essentiellement autour de revendications salariales. L’absence d’un cadre de référence national en matière de traitement salarial en serait la cause.
La Société des mines de Taparko (SOMITA) est la mine privée au Burkina qui a débuté ses activités d’exploitation de l’or en 2007, au moment où d’aucuns n’imaginaient pas que le Burkina Faso pouvait avoir un avenir minier.

La contribution du secteur minier au développement du Burkina Faso est considérable. Outre la contribution de 0,16% à l’emploi, les mines contribuent à 61,1% aux exportations, produisent 16,8% de revenus pour l’Etat et 9% dans le PIB, selon l’ITIE.
La contribution du secteur minier au développement du Burkina Faso est considérable. Outre la contribution de 0,16% à l’emploi, les mines contribuent à 61,1% aux exportations, produisent 16,8% de revenus pour l’Etat et 9% dans le PIB, selon l’ITIE.

Un an après, Kalsaka est entrée en production. Inata et SEMAFO emboîteront le pas. Ces dernières ont puisé dans les effectifs de SOMITA et pas des moindres, dans un premier temps, puis de Kalsaka, dans un second temps. Chaque débauchage était accompagné d’une hausse sensible de salaire.
Les anciennes mines ont été obligées d’augmenter les salaires des travailleurs afin de garder les agents qu’elles ont même formés. Puis intervient la hausse du cours de l’or.
Des augmentations de salaires ont été opérées pour atteindre souvent 100% du salaire de départ dans certaines mines. Là-dessus, il faut reconnaitre que les sociétés minières ont elles-mêmes contribué à créer la surenchère dans le traitement salarial des employés. Ceux-ci vont alors procéder par des comparaisons de salaires entre sociétés et exiger des augmentations.
Sentant le danger venir, les sociétés minières vont donc commanditer l’élaboration d’une convention collective dans le secteur. Ce document devait fixer un salaire de base et des indemnités que toutes les mines appliqueraient sans distinction.
Dans l’esprit de la convention, le salaire de base serait indexé sur le cours de l’or. Lorsque le cours de l’or augmente, le salaire augmente. Mais lorsque le cours de l’or baisse, le salaire suit aussi la même courbe.
Les partons des mines et les représentants des travailleurs que sont les syndicats, notamment le Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines et des hydrocarbures (SYNTRAGMIN), vont se réunir autour de la proposition de convention collective. Les discussions se sont déroulées en 2 rounds en 2012 et 2013 sans qu’aucun accord ne soit trouvé (Lire encadré).
Les conséquences de ce non-accord sont énormes. Plusieurs grèves ont été enregistrées dans les différentes mines. Les résolutions de ces conflits ne se sont pas toujours faites en faveur des travailleurs dont certains ont été licenciés. Plusieurs procès ont eu lieu et d’autres sont toujours en cours.
Une situation qui n’arrange ni les sociétés minières, ni les travailleurs, ni le gouvernement qui voient le taux de chômage s’augmenter.
Il est donc impératif pour le nouveau ministre des Mines et celui en charge du Travail de faciliter les négociations autour de la convention collective afin d’aboutir à un consensus pour éviter les conflits de travail.
La résolution de ces crises ne peut que contribuer à la promotion de l’emploi des nationaux et des populations habitant à proximité des sites miniers.
D’ailleurs, des dispositions règlementaires favorisent les emplois locaux par la formation professionnelle que les sociétés minières doivent dispenser dans leurs zones d’intention et le remplacement progressif des expatriés par des nationaux. Ces dispositions sont contenues dans le Code minier et le décret 2005-049/PRES/PM/MCE portant adoption de model-type de convention minière. La contribution du secteur minier au développement du Burkina Faso est considérable. Cette contribution ne prend pas en compte les effets induits de l’activité minière.
Par exemple, l’ensemble des fournisseurs de biens et services miniers ont vu leurs chiffres d’affaires exploser grâce aux commandes passées par ces sociétés. Ces fournisseurs, à leur tour, paient des salaires et versent des taxes et impôts dans les caisses de l’Etat.

Elie KABORE


Les points de désaccords entre syndicats et patrons des mines

Les syndicats ont rejeté la proposition de salaire de base. Ils la trouvent insuffisante, estimant le travail dans les mines éprouvant.
Sur la durée du travail, les 12 heures de travail par jour proposées ont été rejetées parce que dans plusieurs sociétés minières, le principe des 10 heures de travail par jour est appliqué.
Sur le nombre de jours des permissions exceptionnelles (décès, mariage, etc.), les syndicats estiment la proposition insuffisante vu que les sociétés sont installées dans des zones reculées.
La détermination des heures supplémentaires de travail a connu un blocage.
Pendant que les responsables des sociétés minières proposent de mensualiser les heures de travail (170 heures) avant de déterminer les heures supplémentaires, les travailleurs estiment que les heures supplémentaires se comptent à partir du moment où l’employé a assuré ses 176 heures mensuelles.
D’autres points de divergences concernent les catégories des agents, les avancements, le nombre de jour de récupération et les conditions de prolongation, la formation professionnelle, le taux des indemnités de licenciement proposé et la limitation des jours exceptionnels de travail.


 

Les inquiétudes des partons des mines

Le Code du travail prévoit 8 heures de travail par jour et 40 heures par la semaine. Une des revendications des travailleurs porte sur l’application des 8 heures de travail par jour. Pourtant, les sociétés minières disent avoir créé les conditions en termes d’infrastructures (hébergement, restauration, transport) pour les travailleurs afin qu’ils assurent 10 heures par jour.
Dans une mine au nord du Burkina, la revendication des travailleurs porte sur le départ des dirigeants. A côté de cette société, la grève des travailleurs a porté sur une augmentation de 200%, sans condition, des salaires, l’allocation d’une indemnité de transport. Or, pour la mine, le transport des travailleurs est gratuit pour ceux de Ouagadougou et des villages environnant le site. Une autre revendication a porté sur l’érection d’un foyer du minier, la dotation d’eau minéral alors qu’un forage est prévu. Ce qui fait dire à un patron d’une société minière que les mines n’ont pas d’avenir au Burkina dans ce contexte de revendications tous azimuts.


Economie verte : Le GRAAD appelle à une prise de conscience

«L’économie verte: quelle pertinence aux impératifs de développement du Burkina Faso?» C’est autour de ce thème que le Groupe de recherche et d’analyses appliquées pour le développement (GRAAD) a convoqué les journalistes lors d’un café de presse le 19 février dernier à Ouagadougou.
L’objectif visé par le GRAAD était de faire connaitre le concept de l’économie verte et montrer la nécessité pour le Burkina Faso de s’engager dans cette voie. Dr Gountiéni Lankouandé, l’un des trois panélistes du café de presse, définit l’économie verte comme suit : «C’est une économie dans laquelle les activités de croissance et de développement sont conçues et fondées sur des principes réglementaires et volontaristes d’exploitation durable des actifs naturels, de sorte qu’ils puissent continuer de fournir les ressources et les services environnementaux, notamment pour les générations futures».
L’économie verte est donc essentielle, car elle joue un important rôle dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable, la création des emplois et le renforcement de l’équité sociale.
Elle substitue les énergies renouvelables et les technologies à faible taux d’émission de carbone aux combustibles fossiles, favorise l’utilisation plus rationnelle des ressources et de l’efficacité énergétique et accorde un niveau de priorité élevé à l’innovation tout en entretenant et en restaurant le capital naturel.
Plusieurs facteurs montrent qu’il est temps au Burkina Faso d’adhérer complètement à l’économie verte; et pour cause, les terres sont de plus en plus dégradées du fait de la sècheresse et de l’érosion. La pollution de l’eau par les produits chimiques de l’agriculture et de l’orpaillage devient un grand danger. Tous ces facteurs ont un impact négatif sur le climat. L’essentiel de l’économie du pays repose sur le secteur primaire.
Près de 85% de la population vivent au dépend des ressources naturelles. L’agriculture est à la base de 70% des emplois et des 2/3 des richesses et la contribution de l’environnement à l’économie nationale est de 6,48% du PIB.
Selon les statistiques du GRAAD, le coût annuel de la dégradation de l’environnement était d’environ 21% du Pib en 2008, soit plus de 780 milliards de F CFA. Cette somme représenterait 53.000 FCFA par habitant et par année. La dégradation de l’environnement engendre la moitié des dépenses publiques totales annuelles du pays. Cette estimation prend en compte les pertes de revenus dans la santé, entre 13 et 14% du PIB, soit 33.000 F par habitant chaque année.

GB

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