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Tambao : Encore des questions pratiques à régler

 

Les suspensions concernant la mine de Tambao sont levées depuis le 18 décembre 2015, mais il faudra encore attendre pour voir le démarrage des différentes activités à proprement parler. Des questions pratiques attendent encore de trouver des réponses définitives. Ces questions concernent à la fois l’exploitation du minerai et aussi les projets de réalisation d’infrastructures socio-économiques inclus dans l’Accord-cadre de Partenariat public/privé (PPP) entre l’Etat burkinabè et la société Pan Africain Minerals (PAM).
Afin de prendre en compte des réalités nouvelles qui se présentent au projet intégré, un avenant au contrat de PPP est en cours d’élaboration. Malgré des avancées, les négociations sur le contenu de cet avenant ne sont pas encore terminées. Les différentes parties devraient encore apporter leurs observations et amendements au projet d’avenant obtenu dans le dernier trimestre de l’année 2015. La question du régime fiscal applicable à ce PPP reste également à être réglée.
L’ensemble de ces questions sont d’ordre administratif. Pour les aborder, les responsables de PAM attendaient l’installation effective du nouveau gouvernement et surtout que le nouveau ministre en charge des Mines puisse prendre ses marques. Maintenant que le nouveau gouvernement est en place, c’est donc des questions qui seront abordées dans les prochains jours.
Une autre grosse question qui joue sur le calendrier et le programme des activités de la mine de Tambao, c’est celle de la sécurité. Outre le fait que la menace terroriste soit désormais réelle dans tout le pays, notamment depuis les attentats du 15 janvier dernier, la société PAM en a été directement victime. Le même groupe Al-Mourabitoune, qui a perpétré les attaques du Café Cappuccino et du Splendid Hôtel à Ouagadougou, a revendiqué l’enlèvement d’un agent de sécurité de nationalité roumaine le 4 avril 2015 sur le site deTambao. Quelle sécurité pour la mine de Tambao face au risque d’attaques terroristes ?
PAM a sollicité la gendarmerie burkinabè. Celle-ci a annoncé la mise en place d’un plan sécuritaire général qui devrait prendre en compte toute la région nord du pays où se trouve la mine de Tambao. Un plan que PAM attend pour se rassurer et rassurer ses partenaires. En effet, beaucoup de partenaires du projet, notamment les étrangers, manifestent aujourd’hui un attentisme et un manque d’enthousiasme dans la concrétisation de leur accompagnement. Ils évoquent la question sécuritaire.
En dehors des questions concernant l’exploitation du minerai de manganèse, il reste aussi des questions à résoudre sur le volet de la réalisation d’infrastructures. Le contrat de PPP prévoit notamment le bitumage de la route Dori-Gorom-Gorom-Tambao et aussi le prolongement du chemin de fer depuis Kaya jusqu’à Tambao. Des projets dont la réalisation incombe à PAM. Toutefois, c’est l’Etat qui doit fournir les études techniques. Ces données sur la route à bitumer sont prévues pour être disponibles en fin février. PAM assure qu’elle pourra respecter les délais de réalisation dès qu’elle sera en possession de ce document technique.
Quant au chemin de fer, tout dépend encore du contenu du nouveau contrat de concession que l’Etat burkinabè va signer avec le groupe Bolloré à qui est confiée la ligne de chemin de fer depuis Abidjan jusqu’à Kaya. La réhabilitation de cette vieille ligne de fer est aujourd’hui assurée par Bolloré. Elle a déjà commencé du côté de la Côte d’Ivoire avec quelques aménagements. La nouvelle voie ferrée à construire par PAM étant un prolongement de la vieille ligne sous exploitation de Bolloré via sa filiale Sitarail, il importe que les données techniques soient ajustées de part et d’autre. Le calendrier des travaux également. Sur ces questions, PAM attend de recevoir toutes les informations de la part de l’Etat burkinabè et aussi de son partenaire Bolloré.

Karim GADIAGA


Quelle collaboration entre PAM et Bolloré ?

Pan African Minerals (PAM) et le groupe Bolloré sont appelés à avoir une franche collaboration dans la cadre de la mise en œuvre du projet intégré de Tambao. Non seulement ils devraient s’accorder sur les données techniques concernant le prolongement du rail jusqu’à Tambao, mais en plus ils devraient définir les conditions de transport du minerai de PAM sur le chemin de fer jusqu’à Abidjan.
C’est essentiellement pour l’évacuation du minerai que le chantier du chemin de fer est aujourd’hui une priorité pour le Burkina. Bolloré et PAM devraient définir le moment où ce transport pourra effectivement commencer. Cela implique qu’ils devraient pouvoir achever les travaux de réhabilitation et de nouvelle de construction en fonction de ce calendrier. Or, déjà, il semble avoir un décalage sur les délais des travaux confiés à chacun. Par ailleurs, quel sera le mode de facturation du transport? Des questions à résoudre entre les deux opérateurs.

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