Politique

Rémunération des députés : Le mandat du sacrifice ?

 

Les députés de l’Assemblée nationale ont à l’unanimité décidé lors de leur séance plénière du 19 janvier dernier de procéder à un rabattement de leur salaire de base. C’est le président de l’Assemblée lui-même, Salif Diallo, entouré de ses vice-présidents et des présidents de commissions, qui l’a annoncé.
Ainsi, sous cette 7e législature, un député touchera comme salaire de base la somme de 960.387 F CFA. A en croire Salif Diallo, ce «sacrifice» représente 19% du salaire de base des ex-députés. Pas ceux du Conseil national de la transition (CNT) qui touchaient officiellement un peu plus de 800.000 F CFA, mais ceux des législatures normales avant la transition. Chacun d’eux avait, indique Salif Diallo, 1.200.000 F CFA mensuellement.
A travers cette démarche, les députés jouent la transparence car de par le passé, les émoluments des députés n’étaient pas portés officiellement à la connaissance de tous.
Cette mesure concerne toute la durée de la législature, même si Salif Diallo ironise en disant que si un jour on découvre du pétrole, les députés pourraient revoir leurs émoluments à la hausse ou les rabattre encore si des circonstances l’exigeaient. Aussi, les fonctionnaires de l’Assemblée nationale ne sont pas concernés par cette disposition. C’est une décision des députés, martèle Salif Diallo.
A l’annonce de cette nouvelle, les avis, comme on pouvait s’y attendre, sont partagés. Si les uns trouvent le montant toujours élevé, d’autres le trouvent raisonnable au regard de certaines contraintes des élus du peuple, toujours sollicités. Le mérite de l’Assemblée nationale est d’être clair sur ce que les élus gagnent, même si elle n’a pas pipé mot sur les autres avantages. Le rabattement de 19% concerne, comme on le constate, le salaire de base. La somme de 960.387 F CFA, selon le président du groupe parlementaire MPP, Alassane Sakandé, constitue la somme de toutes les indemnités (indemnité permanente, de sujettion, compensatrice, frais de secrétariat, …). Mieux, dorénavant, les députés paieront l’Impôt unique sur le traitement de salaire (IUTS). Quid des indemnités de session versées chaque fois qu’il y a une session ?
Selon des sources proches de l’Assemblée nationale, les indemnités de session ne sont pas concernées. Sauf changement, le député burkinabè percevait 31.000 F CFA par jour comme frais de session. Dans l’année, il est prévu normalement deux sessions ordinaires de 3 mois chacune. Un rapide calcul donne 2.790.000 F CFA par député et par session, soit un total de 5.580.000 F CFA par député et par an. Des sessions extraordinaires ne sont pas à écarter. Ce sont là des mesures antérieures qui, à notre connaissance, n’ont pas encore été revisitées.
L’essentiel pour les élus, c’est de répondre aux attentes du peuple en initiant et en votant des lois qui épousent véritablement les aspirations du peuple «affamé» de justice et de paix, confronté à la misère et à l’analphabétisme. Servir des émoluments, élevés ou pas, n’est pas le problème. Les servir à des élus qui dorment dans leur fauteuil à l’hémicycle, les servir à des députés qui font l’école buissonnière à l’hémicycle, constitue un détournement du vote des électeurs.
Au regard de la rigueur propre au président Salif Diallo, certains observateurs espèrent que ceux qui se comporteraient ainsi vont être rapidement rappelés à l’ordre. Plus rien ne sera comme avant, avait dit Michel Kafando. Plus rien ne devrait donc être comme avant. Cela semble avoir commencé à l’hémicycle à travers cette communication autour des émoluments des députés. Il reste à continuer sur cette lancée car le pays fait face à des urgences. Les députés de la 7e législature le savent mieux que quiconque, tant les attentes sont importantes.

Alexandre Le Grand ROUAMBA


 

Les députés se souviennent des victimes de l’insurrection

Les députés de la 7e législature ont pris une résolution invitant le gouvernement à budgétiser une pension mensuelle au profit des ayants droit des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre et du coup d’Etat manqué de septembre 2015.
Cette annonce faite par le président de l’Assemblée vient rappeler qu’il y a effectivement nécessité pour le gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour accompagner les ayants droit de ces événements de l’histoire du Burkina Faso dont les leurs ont versé leur sang pour sauver le pays.

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