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Economie

Le cadeau des jihadistes

15 janvier 2016. Ouagadougou la capitale est touchée au cœur. A peine nommé, le gouvernement est déjà sur la brèche pour traiter les attaques terroristes survenues et gérer leurs conséquences sur la vie des populations. Les terroristes se sont invités au menu des priorités du Burkina post-transition. La zone rouge qui était confinée le long de la frontière avec le Mali vient de voler en éclat. Avec les attaques de Ouagadougou, le front s’est élargi. L’espoir de la reprise économique tant attendue risque de faire long feu. Tout dépendra de la capacité de réaction du gouvernement de Paul Kaba Thiéba à rassurer les Burkinabè et les partenaires techniques et financiers. Quelles sont les actions urgentes qu’il mettra en œuvre dans les prochains jours et avec quels moyens ? Un comité interministériel a été mis en place; et le président du Faso a décidé de la mise en œuvre rapide de l’Agence nationale de renseignements mise en place après le putsch manqué du 17 septembre 2015.
Dans l’urgence, les patrouilles ont été multipliées et le niveau de sécurisation des lieux publics a été relevé. Tout cela coûte de l’argent et il faudra le trouver. L’adoption de la loi de finances 2016, le 26 décembre 2015, a tenu compte de la donne sécuritaire en ces termes : «Les événements récents qui ont perturbé la bonne marche de la transition et le spectre du terrorisme imposent la prise de mesures urgentes et adéquates permettant de parer à toute éventualité en termes de sécurité.
Ainsi le budget 2016 mettra l’accent sur les actions ou mesures essentielles tendant à assurer la sécurité et la défense des personnes, des biens ainsi que des institutions de la République à l’intérieur et aux frontières du pays».
Selon un rapport du GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité «Grip.org») publié au lendemain du putsch manqué, «les données de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS) indiquent que les dépenses militaires du Burkina Faso en 2014 étaient de 164 millions de dollars contre 154 millions en 2013, soit une hausse annuelle de 6,4 %.» Celles de 2015 devraient en principe suivre cette tendance tandis que celles de 2016, au regard de la nouvelle donne, devraient s’accélérer. C’est le prix à payer pour garantir la sécurité et la liberté d’aller et de venir, d’investir. On attend de voir ce que proposera la loi de finances modificative de mars prochain.
Si la réponse à la menace terroriste n’est pas à la hauteur, tout le pays va se retrouver sinistré comme au lendemain de l’insurrection. On le voit déjà. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération l’a martelé à sa sortie de la rencontre avec les diplomates : «Le Burkina reste fréquentable» et pour rassurer l’opinion, il a annoncé l’arrivée d’investisseurs marocains et italiens. 2016 devait marquer le retour aussi des grands événements à caractère culturel et économique.
En février déjà, la Chambre de commerce sera à pied d’œuvre pour la tenue de Africallia. D’autres grands événements comme le Fespaco , le Sitho…. sont au programme. Leur maintien sera un bon indicateur du niveau de sécurité et l’affluence qu’ils engendreront sera un gage de la confiance retrouvée. En attendant, il faudra rapidement créer les conditions de sécurité.

FW


Couvre-feu, le mal nécessaire

Le couvre – feu mis en place après le putsch manqué et qui a avait été allégé puis suspendu pendant la période des fêtes a été réaménagé de 1h à 4h du matin pour les besoins de la cause. C’est un mal nécessaire, même s’il impacte une bonne partie de la production de certaines entreprises industrielles et met au chômage forcé tout un pan des acteurs des industries culturelles, de la chaine des maquis et des activités qui leur sont connexes.


Kwamé N’krumah repart

L’avenue Kwamé N’krumah, la plus belle artère de la ville, porte encore les stigmates de l’attaque du commando jihadiste. Sur les façades du maquis le Taxi Brousse, du café Cappucino et de Splendid Hôtel, encore quelques traces des impacts de balles. Ces stigmates ne sont pas seulement sur les murs, il y en a d’autres, invisibles, dans l’esprit et la mémoire des gens : victimes, témoins oculaires ou éloignés. Ce 20 janvier, l’avenue Kwamé N’krumah est toujours endormie. Les forces de l’ordre y sont toujours visibles. Pour les besoins de l’enquête, l’accès est filtré. Certaines enseignes qui jouxtent le lieu du drame ont pratiquement baissé rideau. Les travailleurs sont en chômage technique. D’autres enseignes, éloignées de l’épicentre, sont ouvertes, mais les clients y accèdent par l’arrière-cour, l’accès par l’avenue étant impossible. De fait, les clients se font rares vu les circonstances. Avec l’ouverture du périmètre de sécurité le 21 janvier à la circulation, Kwamé N’krumah reprend vie.
Le Capuccino et le Splendid Hôtel sont les principales victimes de l’attentat. Le propriétaire du café y a perdu plusieurs membres de sa famille, des clients fidèles et des employés. L’entreprise qu’il dirigeait comptait plusieurs dizaines d’agents. Certaines sources parlent d’une centaine. L’avenir pour les survivants prend la forme d’un gros point d’interrogation. Il faut déjà se remettre de ses émotions.
Le Splendid Hôtel, moins durement touché, est contraint à la fermeture provisoire ; le temps de faire l’évaluation des dégâts et de tenter une réouverture après les travaux de réfection. Le centre-ville perd un second complexe après le saccage de Azalai Hôtel lors de l’insurrection populaire. Avec cette attaque, le risque est grand de voir de moins en moins de visiteurs descendre sur Ouagadougou, avant que la confiance et la sécurité ne se renforcent. C’est le principal défi de la communication gouvernementale.

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RAF

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