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Filep 2015 : Un thème prémonitoire ?

A peine la 6e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (Filep) a ouvert ses portes dans la capitale burkinabè le 16 septembre que la confusion s’installe au pays des Hommes intègres. Ils étaient 35 pays à rallier Ouagadougou pour célébrer cette lutte pour préserver la liberté d’expression et de la presse. Certains retardataires sont arrivés la nuit du coup d’Etat. La salle du Conseil burkinabè des chargeurs était comble, tant cette première édition post-insurrectionnelle était qualifiée d’«unique». Le président du CNT, Cheriff Sy, en était le parrain.
Deux autres personnalités caractéristiques pour ce qu’elles ont toujours lutté pour cette liberté étaient à la tribune: Kassoum Kambou, président du Conseil constitutionnel, et Halidou Ouédraogo, membre d’honneur du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).
Le Filep, on se souvient, a été enfanté dans la douleur de la répression politique et porté par des combattants de la liberté déterminés à obtenir la vérité et la justice sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le 13 décembre 1998.
Déjà 15 ans de lutte (la tenue du Filep est biennale), et voilà des combattants de la liberté de presse rassemblés comme pour être témoins de ce qui allait se passer dans ce pays : radios et télévisions fermées sous la menace, journalistes brutalisés, motos de journalistes incendiées. Le Filep en plein coeur de son thème: «Médias et changements politiques en Afrique : Quelle contribution ?». Un thème prémonitoire ? Déjà à l’ouverture de ce Festival, le parrain qui n’est autre que le président du comité d’organisation du Filep 2013, Cheriff Sy, a fait un réquisitoire fort apprécié par les participants contre le régime passé. Il était 10h16 en cette matinée du 16 septembre au CBC. Et à 14h30, on apprend que «le changement politique» est à nouveau en marche au pays qui abrite ce Festival. Un coup d’Etat ! Le premier après celui du 15 octobre 1987. Les participants au Filep sont altérés et élèvent leur voix pour condamner la situation. Terrés à l’hôtel, les invités du festival sont devenus des témoins d’un nouveau changement de régime.
Pourtant, ce Filep 2015 était parti pour mieux sensibiliser les combattants de la liberté de presse à mieux s’engager, car il est l’un des espaces publics interafricains qui réunit régulièrement défenseurs des droits humains, hommes de médias, universitaires, etc. Le Filep 2015 voulait s’attarder sur «la contribution des médias dans la sécrétion et la réalisation de ces changements».
Le Filep était donc bien dans son thème. Ils étaient nombreux à rallier Ouagadougou pour livrer leurs expériences : Tunisie, Afrique du Sud, Algérie, Mali, Sénégal, Ghana, Zimbabwe, Burundi, RD Congo, etc. Des thèmes alléchants qui n’auront pas une issue favorable. Le Filep 2015 a eu, malgré lui, les ingrédients de sa nouvelle détermination afin de poursuivre ce combat noble pour un vrai renouveau politique et institutionnel en Afrique.


 

Les thèmes qui devaient être abordés

A ce 6e Filep, les thèmes étaient bien à propos. On peut retenir : «Les médias et la révolution tunisienne», «L’expérience maghrébine des médias et réseaux sociaux », « Médias et insurrection au Burkina Faso», «Le rôle des réseaux sociaux dans la survenue de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014».
En plus de ces thèmes, devaient être développés d’autres liés aux processus électoraux en Afrique. On retient que les expériences du Mali, du Sénégal et du Ghana étaient attendues. Il en était de même pour les communications qui avaient trait à la «Résistance des médias face à la répression» que devaient développer des Burundais, Zimbabwéens et Congolais. o

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