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Renouveau sankariste :  L’unité en marche

Le palais des sports de Ouaga 2000 a revêtu, pour la première fois de son histoire, les couleurs sankaristes pendant 48 heures, les 16 et 17 mai 2015. Pendant ces deux jours, les Sankaristes de tous bords se sont donné rendez-vous en vue de poser les bases d’une union retrouvée. 9 partis politiques et une vingtaine d’organisations de la société civile ont pris part aux travaux. A l’unanimité, la convention a désigné l’avocat Me Bénéwendé Stanislas Sankara comme candidat unique à l’élection présidentielle.

C’est par un standing ovation que la famille sankariste a accueilli l’annonce de son nom. Dans son intervention tenant lieu de discours d’investiture, Me Bénéwendé s’exclame : «Enfin, nous venons de réaliser le défi de proposer à l’élection présidentielle de 2015 une candidature unique de la grande famille sankariste du Burkina Faso et du monde». C’est avec fierté qu’il dit assumer cette tâche à lui confiée: celle de porter haut le flambeau sankariste. Et de lancer un appel à l’endroit de tous les Sankaristes, les anciens compagnons de Thomas Sankara, ceux qui l’ont côtoyé et ceux qui ne l’ont pas connu, afin qu’ils fassent tous le serment «d’offrir désormais toute notre vie militante à notre peuple, dans la rigueur de l’organisation et la discipline, pour relever le défi de la victoire éclatante des Sankaristes au soir du 11 octobre 2015».
Dans le passé, le bateau sankariste a souvent tangué, reconnaît le candidat unique des Sankaristes.
Cependant, l’unité retrouvée constitue «un formidable potentiel qui nous permettra de réaliser l’insurrection électorale tant attendue», se convainc-t-il. Cette insurrection électorale que promet Me Sankara est fondée sur sa foi que, comme le disait Thomas Sankara, «il faut oser inventer l’avenir dans une philosophie selon laquelle le Burkina est un pays formidablement mystérieux qui peut être prospère».

Les vœux de Mariam Sankara
A la suite du candidat, la marraine s’est voulue aussi clair. Le Sankarisme est une alternative pour un véritable changement.
Elle a appelé de tous ses vœux ceux qui partagent les valeurs défendues par son défunt époux à rester unis pour de meilleures retombées électorales. En vue desdites élections, les délégués se sont engagés à payer la caution de 25.000.000 de FCFA que leur candidat devra déposer. Les listes seront bientôt établies, harmonisées et publiées.
Cette convention a été l’occasion pour la famille sankariste de rendre un vibrant hommage au peuple insurgé les 30 et 31 octobre 2014.
A tous ceux qui sont tombés lors de l’insurrection, tous les intervenants ont salué la mémoire. Le candidat des Sankaristes à la présidentielle a rappelé que le peuple burkinabè «a compris qu’il lui fallait se défaire de ses chaînes» et a «assumé sa révolte par une insurrection populaire inédite en Afrique», libérant Kosyam et le pays de «ses assassins prédateurs et autres dictateurs qui ont fui comme des lapins devant le courroux du peuple». Mais avant de se donner rendez-vous sur le terrain, le candidat désigné a donné une mission à chacun de ses camarades en leur demandant d’être acteurs du changement, le changement que les Sankaristes veulent voir.

Jean De Baptiste OUEDRAOGO


 

Sankaristes du monde entier, unissez-vous !

La cérémonie de clôture de la convention a été le cadre idéal pour les Sankaristes de se souvenir des années Sankara. Des Sankaristes de l’ancienne génération à la présente, ils étaient bien nombreux à avoir montré qu’ils ont une fibre sankariste quelque part. Les anciens, comme du temps des pionniers, ont défilé à la tribune et ont exécuté des chansons en l’honneur de la révolution. En plus, des Sankaristes sont venus d’un peu partout du monde pour prendre part aux travaux.
Ce sont des délégués venus du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et de la France avec le parti communiste français. Pour ce dernier, «l’héritage de Thomas Sankara est celui de tous, celui de tous les opprimés et partout, son nom résonne comme un appel à la lutte». Le message de la fille de Kwamé Nkrumah a été lu par Issa Adama venu du Ghana. Tout en présentant ses respects à Mariam Sankara, elle a promis faire le déplacement du Burkina elle-même à la prochaine investiture d’un Sankariste. Sankara est devenu une icône internationale et les Sankaristes ont la lourde tâche de préserver cette image et ses valeurs.


 

Comment le parti de Natama a quitté la convention

La Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (Cpr/Mp) a fait faux bond à la convention des Sankaristes. D’abord annoncé comme prenant part aux travaux des 48 heures de la famille des Sankaristes, le parti a ensuite changé d’avis en animant une conférence de presse au cours de laquelle il dit ne pas se reconnaître dans le mode de désignation du candidat pour la présidentielle.
Pour ce parti, la désignation devait être une prérogative de la convention et non des présidents de partis politiques. La Cpr/Mp venait ainsi de claquer la porte du renouveau sankariste. Mais que s’est-il passé ? Selon une source bien introduite dans la famille des Sankaristes, des militants de la Cpr/Mp venaient à la convention du renouveau avec l’unique et ultime but de faire passer la candidature de leur mentor, Jean Baptiste Natama.
Pourtant, le parti de Natama n’a rejoint le groupe que très récemment, prenant donc en cours les discussions sur le regroupement. A ce moment, explique la source, le choix de la candidature unique était déjà une question réglée par les états-majors des partis allant à la convention. Aussi, un leader sankariste explique que la Cpr/Mp n’avait jamais auparavant émis l’idée d’une autre candidature.
Ayant donc constaté que c’était pratiquement mission impossible, les responsables du parti ont très vite alerté leurs délégués en leur intimant l’ordre de ne prendre part à la convention. Des sms ont été envoyés dans les téléphones des délégués du parti dans la nuit de la veille. Mais c’était sans compter avec le vœu et l’intime conviction de certains cadres du parti et des jeunes qui ne juraient que par l’unité de la famille sankariste.
La source confirme par ailleurs que ces cadres et jeunes du parti ont suivi les travaux jusqu’à la fin. Alors, la question qui se pose est de savoir ce que ce parti deviendra sans certains cadres bien connus. La Cpr/Mp prendra-t-elle part aux élections ? Jean Baptiste Natama, qui n’est qu’un militant du parti, prendra-t-il part à la présidentielle ?

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