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Agriculture : L’exploitation familiale en vedette

Selon les indications du département de tutelle, l’agriculture burkinabè est fortement dominée par les exploitations familiales qui peinent à répondre efficacement aux exigences du développement, de lutte contre la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Pourtant, le renforcement du rôle de ce type d’agriculture dans le développement du pays est perçu comme une nécessité par les différents acteurs du secteur rural.

Le gouvernement de transition, inspiré par le plaidoyer des organisations paysannes, entend marquer sa ferme volonté de répondre aux difficultés qui minent le développement de l’agriculture familiale en plaçant la problématique au centre du premier Conseil d’administration sectoriel (Casem) du ministère de l’Agriculture, organisé du 9 au 10 avril à Ouagadougou.
La démarche de réflexion s’inscrit aussi dans la dynamique de l’année internationale de l’agriculture familiale consacrée en 2014 par l’Onu et définie par la Fao comme étant celle qui englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en connexion avec de nombreux aspects du développement rural.
L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale ou aquacole. La remise de son intérêt au centre des politiques agricoles favorise le débat pour mieux faire connaître et comprendre les défis qu’affrontent les petits exploitants et aide à identifier des moyens efficaces pour soutenir les exploitations familiales en identifiant les lacunes à combler et les opportunités qu’elles offrent. Les discussions de la réunion sectorielle sonnent comme une introduction à la thématique de la 18e édition de la journée nationale du paysan qui s’intéressera cette semaine à Dédougou aux moyens d’accroître la productivité des exploitations agricoles familiales pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso.
Selon le ministre François Lompo, son département est bien conscient que c’est l’agriculture familiale pratiquée par «près de 90% de la population vivant en milieu rural qui nourrit le pays». Il reste à lui donner plus de capacités à relever les défis de l’insécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Le ministère le fera, à la hauteur de ses moyens en tenant compte du contexte marqué par des mesures budgétaires qui ont entrainé une baisse du montant de l’investissement consacrés à ses programmes.
Les efforts déjà consentis au cours de l’année 2014 ont permis au secteur agricole d’avoir de bonnes performances. D’après la direction générale des études et statistiques sectorielles (Dgess), la production agricole a globalement connu une hausse de 3,4% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (4.469.300 tonnes).
Cependant, comparée à la campagne passée, la production céréalière est en baisse de 8,2%. Quant à la production des cultures de rente (coton, arachide, sésame et soja), elle enregistre une hausse de 22,9% du fait notamment des bonnes performances du coton et du sésame dont les productions ont augmenté respectivement de 16,8% et de 134,3%.
Par rapport à la moyenne quinquennale, la production des cultures de rente connaît également une progression de 56,7%. Au regard de la production céréalière obtenue, le pays est excédentaire net de près de 757.571 tonnes, soit un taux de couverture apparent de 129%.
Malgré ces résultants globalement excédentaires, souligne la Dgess, environ 43% des ménages agricoles ne couvriront pas leurs besoins céréaliers avec leur seule production domestique, 30% étant dans une situation de précarité céréalière.

Christian KONE


Modèle de développement agricole contre la pauvreté

Les performances de la campagne agricole 2014-2015 devraient, selon les estimations du ministère de l’Agriculture, entraîner une augmentation globale du pouvoir d’achat des ménages de 7%. S’agissant de l’impact de l’accroissement de la production, les projections des services de l’agriculture indiquent une baisse du nombre des personnes vivant en dessous du seuil absolu de pauvreté de 6% au niveau national.
Selon cette source, la baisse attendue de la pauvreté serait beaucoup plus importante en milieu rural, 7% contre 3% en milieu urbain. Le niveau de pauvreté s’établirait à 47% contre une projection de 40% en 2015, fixé par le Programme national du secteur rural.

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