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Régions

«L’Etat doit casser le système du monopole»  : Mathieu Ouédraogo, DG Afrique Compétences

Selon Mathieu Ouédraogo, la jeunesse doit se réveiller et ne plus attendre des autres. Elle doit oser et se lancer dans l’entrepreneuriat. (DR)
Selon Mathieu Ouédraogo, la jeunesse doit se réveiller et ne plus attendre des autres. Elle doit oser et se lancer dans l’entrepreneuriat. (DR)

Le Maroc est à la conquête de l’Afrique au Sud du Sahara ces dernières années. De nombreux hommes d’affaires ont posé leurs valises un peu partout dans la sous-région dans le cadre de leurs activités. Certains Burkinabè ont saisi l’occasion de la coopération sud-sud pour entreprendre des activités dans ce pays. C’est le cas de Mathieu Ouédraogo, homme d’affaires et directeur général de l’entreprise Afrique Compétences. Dans cette interview, il revient sur l’opportunité qu’offre le Maroc aux hommes d’affaires qui souhaitent s’y installer.

– L’Economiste du Faso : Pourquoi avoir choisi de vous installer dans le cadre de vos activités au Maroc ?
Mathieu Ouédraogo, Dg Afrique Compétences: Cela fait près de 17 ans que je suis installé au Maroc. J’y suis arrivé dans le cadre de mes études, et j’ai décidé de m’y installer. Ayant connu le terrain marocain et celui du Burkina Faso, j’ai estimé que le Maroc était une plateforme qui pouvait servir à faire des transferts des compétences et de technologies. Depuis une dizaine d’années, j’ai démarré mes activités. A ce jour, j’ai plusieurs sociétés sous ma responsabilité, une quinzaine d’employés.
La plus importante de mes sociétés est Afrique Compétences qui fait du conseil et de la formation professionnelle continue. Nous accompagnons beaucoup d’entreprises en Afrique au Sud du Sahara avec l’expertise marocaine dans les domaines du plan stratégique de développement, l’accompagnement vers la certification Iso 9001 version 2008 et postérieure, la restructuration des ressources humaines, la mise en place des plans de comptabilité analytique et bien d’autres.
Nous arrivons à décrocher des marchés à travers les appels d’offres ou à travers des consultations restreintes. Quand nous avons un marché, nous nous appuyons sur l’expertise marocaine. Nous allons chercher des cabinets spécialisés marocains pour nous accompagner sur le marché en question. Nous sommes connus dans tous les pays francophones au Sud du Sahara. Cette année, nous avons misé sur le processus interne. Sortir de l’amateurisme pour aller vers le professionnalisme

– La législation marocaine favorise-t-elle l’installation des étrangers dans le monde des affaires ?
Les premières années ont été difficiles. Mais il faut dire que partout où on décide de faire des affaires, les premières années sont difficiles. Ce modèle est mieux que la collaboration institutionnelle. La loi marocaine favorise l’installation des étrangers. Tout le monde peut donc venir y faire des affaires, à condition de respecter les lois et la culture du pays. Au Maroc, les banques accompagnent l’entrepreneuriat car il y a des garanties qui couvrent les risques. Tous les risques qu’elles prennent sont réassurés par d’autres institutions en cas d’échec. Au Burkina Faso, le problème de la garantie se pose vraiment. Les banques de nos pays sont liquides mais elles ne prêtent pas. Et pour une banque qui ne prête pas, l’argent stagne et l’économie n’évolue pas et ne contribue pas à résorber le chômage. Quel que soit le domaine où chacun se lance, s’il y a de l’accompagnement financier et technique, les choses vont d’elles-mêmes.
Comparativement aux autres nationalités, les Burkinabè sont les moins nombreux au Maroc. Seule une trentaine de travailleurs burkinabè sont légalement établis au Maroc. Cependant, nous sommes une crème recherchée. Les Burkinabè sont très sérieux et occupent des postes de responsabilité dignes de ce nom. Les multinationales marocaines font beaucoup confiance à l’expertise des Burkinabè.

– Quel est l’exemple à suivre au Burkina Faso pour le développement de l’entrepreneuriat ?
Le tissu économique burkinabè n’est pas encore diversifié du côté des Pme. L’Etat reste le plus grand employeur et il faut changer la tendance. Et pour changer, il faudra casser le système du monopole pour permettre aux jeunes de se lancer dans l’entrepreneuriat. Le monopole est un vrai handicap. S’il venait à disparaître, chacun allait pouvoir entreprendre; et c’est le plus offrant qui pourra alors s’en sortir. Il est vrai que beaucoup ont peur de se lancer dans l’auto-emploi.
Mais il n’y a pas de quoi avoir peur. C’est une satisfaction personnelle et morale d’être son propre employeur. Il faut que les banques se lancent et soutiennent les Pme. Il n’y a pas de solution miracle. Il faut aussi s’intéresser et accompagner le secteur informel. Une personne, dans l’informel, formée dans une école 3 à 6 mois, aura tendance à faire un travail de qualité. Elle aurait plus de possibilités pour élargir son domaine d’activités en s’installant à son propre compte et par la suite payer les impôts.
L’Etat a donc intérêt à former le secteur informel qui emploie de nombreuses personnes. Je rêve que la jeunesse prenne les choses en main. Elle ne doit pas attendre que les choses viennent de l’extérieur. Il ne faut pas privilégier l’expertise extérieure. Les formations doivent pouvoir servir à l’économie du pays, sinon elles ne servent à rien. Si les lauréats formés ne peuvent pas servir, cela ne sert à rien. C’est par la formation que nous pourrons construire une économie réelle.
Germaine BIRBA


Afrique Compétences en bref

«Conscient de l’urgence et la nécessité d’agir dans ce domaine, le cabinet de conseil et formation Afrique Compétences, filiale du groupe ki2, créé en 2005, a fait de la formation professionnelle opérationnelle des cadres et élites africains son cheval de bataille. Ainsi, Afrique Compétences s’est fixé pour mission de concevoir des solutions spécifiques sur mesure, qui répondent aux préoccupations pressantes des individus, entreprises et institutions. Grace à une meilleure connaissance des réalités socio-économiques africaines, nous concevons des dispositifs de formation (formations certifiantes et diplômantes) adaptés à chaque pan de l’économie africaine. Par ailleurs, nos formations, loin d’être un patchwork des spécialités disponibles sur le marché, constituent une émanation directe des problématiques actuelles des organisations africaines.
L’accompagnement et le conseil constituent l’autre volet de notre démarche global de service. Afrique Compétences a ainsi développé une expertise spécifique en matière d’ingénierie des grands projets pour le compte des grands groupes en Afrique francophone. Notre offre en matière de conseil se structure autour quatre lignes fortes :
– le recrutement,
– le conseil en stratégie et organisation,
– l’accompagnement à la certification qualité,
– le conseil en Ressources humaines».
Source : afriques-competences.com.

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