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3e Fad : Bilan positif pour les Burkinabè

18 pays africains, 1.700 décideurs, 4.500 rendez-vous B to B, 9 ministres, 4 présidents de patronat. Des chiffres qui résument le succès, l’affluence vers le Forum international Afrique développement 2015, organisé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Fad a été présidé par Mohammed El Kettani, président-directeur-général du groupe Attijariwafa Bank, et la directrice générale de Maroc Export, Zhara Maafiri. (DR)
18 pays africains, 1.700 décideurs, 4.500 rendez-vous B to B, 9 ministres, 4 présidents de patronat. Des chiffres qui résument le succès, l’affluence vers le Forum international Afrique développement 2015, organisé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Fad a été présidé par Mohammed El Kettani, président-directeur-général du groupe Attijariwafa Bank, et la directrice générale de Maroc Export, Zhara Maafiri. (DR)

La 3e édition du Forum international Afrique développement (Fad) a refermé ses portes avec une note de satisfaction pour les organisateurs, mais également pour les délégations des différents pays participants. Le Burkina Faso a été fortement représenté cette année avec plus de 40 participants issus du monde économique, de la Chambre du commerce, mais aussi du patronat. Des contacts ont été noués à travers les échanges B to B dans les domaines de l’agro-alimentaire, des télécoms et bien d’autres.

Mamounata Velegda, opératrice économique et lauréate du trophée de la coopération sud-sud en 2013, se dit satisfaite de sa participation à cette 3e édition du Forum. «Je suis très heureuse d’avoir participé à cette édition 2015. J’ai fait beaucoup de rencontres B to B et établi plus de 20 contacts dans le cadre de mes affaires. J’ai dû même refuser du monde, tant il y en avait. C’est une belle expérience, j’en sors riche de contacts et d’échanges». Même son de cloche pour l’entreprise Danfani qui a obtenu des contacts de sociétés désirant importer de la purée de mangue.
Un petit bémol tout de même. Les opérateurs économiques auraient souhaité un élan similaire de la part des banques locales dans l’organisation de tels fora qui permettraient de mieux valoriser les atouts du Burkina Faso et attirer les investisseurs. «Nous avons beaucoup de matières premières qui ne sont malheureusement pas transformées sur place. Nous sommes obligés de les exporter vers d’autres pays qui les transforment et nous les revendent plus cher en produits finis. A l’exemple de Attijariwafa Bank, nous souhaitons que les banques du Burkina Faso se lancent dans cette dynamique en créant des cadres d’échanges pareils afin de mieux attirer les investisseurs étrangers. Tout cela n’est possible qu’avec une volonté politique réelle de valorisation des potentialités du pays», explique Mamounata Velegda. Bien que le Burkina Faso n’ait pas présenté à cette édition son plan d’émergence, il n’en demeure pas moins qu’il regorge de nombreuses potentialités selon le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Bernard Zougouri.
«Sur le plan agricole, le pôle de croissance de Bagré est un bon cadre d’investissement qui pourrait intéresser les investisseurs. Nous avons également les mines mais aussi la transformation des produits. Nous avons suffisamment de matières premières qui peuvent être transformées sur place. Nous allons donc saisir des opportunités allant dans ce sens afin de créer de la valeur ajoutée», a affirmé M. Zougouri.
La 3e édition du Fad a connu la participation de plus de 1.700 opérateurs économiques venus de 18 pays africains. Plus 4.500 rendez-vous B to B ont été enregistrés à la satisfaction des organisateurs qui espèrent une concrétisation de 50% de ces rencontres comparativement à celle de la dernière édition qui était de 40%. Durant les panels qui ont animé le forum, de nombreuses recommandations ont été faites par les participants et visant à améliorer la collaboration sud-sud, mais aussi le développement de l’Afrique. En ce qui concerne les cadres d’investissement, les recommandations ont été axées sur la mise en place d’un environnement approprié pour rendre plus compétitifs le secteur privé et les Pme. Il s’agira d’inscrire les stratégies nationales individuelles dans le cadre global du marché international, tant pour l’offre que pour les besoins, en tenant compte des changements structurels.
Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire dans les Etats de l’Afrique, il a été recommandé que l’Afrique s’inspire du modèle agricole commun européen des années 50 afin de régler les problèmes de la faim qui touche plus de 500 millions d’Africains alors que l’Afrique regorge de plus de 800 millions d’hectares de terres cultivables.
D’autres recommandations ont été faites dans ce sens. Les défis relatifs à la réglementation foncière et à la réglementation de l’allocation des terrains afin de faciliter l’accès aux financements du secteur.
Mettre en place une fiscalité incitative à la transformation locale de produits bruts par des acteurs locaux et à l’incitation des multinationales à transformer localement. Appel à la transformation locale des matières premières adaptées aux habitudes alimentaires locales en substitution aux produits alimentaires importés et chers et, enfin, l’intégration des petits producteurs dans le processus de la stratégie nationale agricole.
En ce qui concerne les leviers relatifs aux chantiers des infrastructures pour lesquelles il faudrait investir plus de 90 milliards de dollars chaque année selon les études de la Banque mondiale, les recommandations sont les suivantes: l’identification précise des projets, la structuration des financements, la solvabilité des projets d’infrastructures pour assurer un rendement acceptable pour les investisseurs africains et internationaux dans les domaines de l’énergie, des ports, des routes et des capacités logistiques.
Et pour aborder le sujet des réglementations bancaires, le président-directeur-général du groupe Attijariwafa Bank, Mohamed El Ketani, s’est exprimé en ces termes: «L’Afrique doit exiger que la perception du risque soit conforme à la réalité du risque. Il faut faire évoluer la réglementation bancaire en Afrique au Sud du Sahara afin de permettre une meilleure transformation de l’épargne locale en crédit, en moyen et long termes, et accompagner la dynamique des investissements».o
Germaine BIRBA
Les résultats du prix de la coopération

Le 3e Forum international Afrique développement s’est conclu avec l’annonce des résultats du concours de la coopération sud-sud. Le premier prix a été décerné cette année à l’entreprise ivoirienne de fabrication de tube Pvc, Sotici.
Le deuxième prix est revenu aux laboratoires Biopharma du Cameroun. La Gabonaise d’Energie s’en tire avec le troisième prix.
Cette année 2015 fut marquée par des innovations, celles de deux nouvelles catégories dans le concours que sont le prix de l’innovation, décerné à Hiror Médical de Marc Arthur Zang du Cameroun, et celui de l’entrepreneuriat social, remporté par Lakdissi du Maroc.o

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