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Le Rsp se met en marge de la transition

Le Conseil des ministres n’a pas eu lieu. La raison : des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp) en voulaient au Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Ce dernier s’est réfugié au palais du Mogho Naba où des autorités ont défilé dans la journée du 4 février 2015 pour des négociations.

Il n’en fallait pas plus pour réchauffer l’esprit des Burkinabè qui s’étaient calmés après les évènements des 30 et 31 octobre 2014. Surtout que ces derniers s’étaient vus promettre de la part du Premier ministre et du président de la transition, Michel Kafando, le redéploiement du Rsp, accusé d’être à la solde de l’ex-président du Faso, Blaise Compaoré.
Comment donc accepter que ce même corps prenne en otage le processus de transition, interrompant le programme du Gouvernement et forçant le président de la république à lancer un appel au calme ?
Cet incident qui fait suite à celui du 30 janvier est en train de renforcer l’inimitié d’une partie de l’opinion vis-à-vis de ce corps de l’armée. Responsables de partis politiques, organisations de la société civile et populations se sont tous levés contre l’action du Rsp.
A la place de la Révolution, le 4 février au soir, ils étaient déjà rassemblés autour de Hervé Ouattara du Collectif anti-référendum (Car) pour dire non au Rsp. Puis ce sont les organisations de la société civile (Osc) qui ont pris le relais. 19 d’entre elles se sont retrouvées au centre de presse Norbert Zongo, le 5 février, pour apporter leur soutien aux institutions de la transition et surtout demandé le démantèlement pur et simple du Rsp.
Pour ces organisations, au-delà de la question des personnes, c’est une question de principe qui concerne la sécurité des personnes et des institutions. «Empêcher qu’un Conseil des ministres se tienne, c’est une question qui dépasse le cadre même des individualités», a expliqué Me Guy Hervé Kam.
«Compte tenu de leur professionnalisme, qu’ils aillent dans des domaines où ils peuvent mieux servir la République», déclare Me Kam, pour qui le Rsp ne doit plus être dans la sécurité présidentielle, car ils y sont «plus nuisibles qu’utiles».
Pour le président du Collectif anti-référendum (Car) et membre du Cnt, Hervé Ouattara, dont les éléments ont tenté un regroupement le jour même de l’incident à la place de la Nation,il s’agit «d’une contre-révolution» qui est en marche, mais elle ne passera pas,confie-t-il.
Pour lui, si la transition a des soucis à se faire, c’est à partir du Cdp et du Rsp que certaines personnes, depuis l’extérieur, «tirent les ficelles».
Il se dit aussi convaincu que ce sont les deux entités sus-citées qui veulent «démettre le Premier ministre et le président afin de faire monter d’autres personnes. Mais c’est une chose que le peuple ne va pas tolérer».
Ainsi, malgré l’appel à la retenue lancé par le président de la Transition qui annonce la mise en place d’un comité pour trancher du sort du Rdp, une marche a été organisée le 7 février dernier. Elle fait suite à l’appel des Osc qui, dans une déclaration, ont demandé «au peuple à se tenir prêt pour les actions imminentes requises en vue de la défense de la démocratie, de la liberté et des attentes et aspirations de l’insurrection d’Octobre».
Les partis politiques ont eux aussi condamné «fermement toute initiative qui pourrait faire dévier les institutions et les organes de la transition de leurs justes objectifs». Dans une déclaration, des partis politiques affiliés à l’ex-Chef de file de l’opposition (Cfop) réaffirment leur «soutien aux autorités de la transition» et demandent à leurs militantes, militants, sympathisants, à tous les patriotes et démocrates «de rester vigilants et mobilisés à tout instant pour exécuter promptement tout mot d’ordre qui sera lancé très prochainement».
Tous les yeux sont désormais tournés vers le Premier ministre, le président de la Transition et le Rsp.


 

Fragile compromis

Au moment où nous mettions sous presse, la tension était retombée. De source sûre, l’on parle d’un compromis qui aurait été trouvé entre les deux camps. Le Rsp renonce à réclamer la démission du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et ce dernier s’engage à ne pas dissoudre ce corps d’élite.
Un comité de réflexion a également été mis en place par le président du Faso pour définir le rôle, les nouvelles attributions et certainement une nouvelle dénomination pour le Rsp, qui ne devrait plus être exclusivement destiné à la protection du chef de l’État.
Le Rsp était l’un des piliers du régime de Blaise Compaoré, et a été récemment pointé du doigt par Amnesty International pour son usage excessif et létal de la force durant les manifestations qui ont abouti à la chute de l’ex-président, le 31 octobre 2014.


 

Gaz: le Gouvernement met fin au monopole de la Sonabhy

L’indisponibilité saisonnière des bouteilles pleines de gaz va peut-être trouver une solution durable. Le Gouvernement, à travers le ministère du Commerce, a annoncé des mesures fortes dans ce sens.
L’emplissage qui semblait être un des goulots d’étranglement pour arroser régulièrement le marché est désormais ouvert au privé. Sodigaz, qui détient une forte part de marché, serait intéressée par un tel projet.
A entendre le ministre Hippolyte Dah, le dossier est déjà sur la table et le Gouvernement donne jusqu’au mois d’avril prochain à ce marketeur pour concrétiser son projet. Sur l’importation du gaz, un opérateur est également en lice.
Le Gouvernement est disposé à mettre fin au monopole de la Sonabhy en matière d’importation. Mais ce dossier semble manifestement plus compliqué à mettre en œuvre que le premier.
L’objectif du Gouvernement est de rendre le gaz disponible pour les populations. Ces 2 principales mesures font suite à une enquête de 2 semaines des services techniques du ministère du Commerce, en concertation avec les marketeurs.
Les autres concernent le renforcement du suivi et du contrôle, précisément la vente illicite du gaz, le traitement de la question de la subvention qui divise les marketeurs et la responsabilisation de chaque marketeur dans la réorganisation de son réseau.
Il ressort de l’opération de contrôle que sur 273 revendeurs, seulement 97 disposaient d’un contrat. Les 186 ne présentaient que des factures d’achat.

JBDO

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