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Dossier

Situation des filles domestiques : «Il y a une différence entre les textes et la réalité»

Emile Zabsonré, directeur de la protection et de la promotion de la famille
Emile Zabsonré, directeur de la protection et de la promotion de la famille

L’Action sociale est en première ligne dans l’organisation du secteur des Aides familiales. Elle tente de mettre en place des centres de formation dans toutes les régions pour améliorer la qualification professionnelle de cette main-d’œuvre et son placement dans les familles. Une tâche pas évidente avec la présence particulière de certains centres de formation et de promotion des Aides familiales qui ne sont pas officiellement déclarés.

– L’Economiste du Faso : Qu’est-ce que vous entendez par fille domestique ?
Emile Zabsonré, directeur de la protection et de la promotion de la famille : Fille domestique laisse percevoir une connotation péjorative et certaines stigmatisations. Nous préférons le terme Aide familiale. Ce sont des adolescentes et des adolescents qui sont dans certaines familles et qui leur apportent un soutien spécifique en permettant à ces familles d’assumer pleinement leurs actions et de pouvoir s’épanouir.

– Qu’est-ce qui est fait au Burkina Faso pour améliorer leurs conditions de travail et de vie ?
Au niveau de notre pays, à travers les ministères de l’Action sociale et du Travail, il y a des dispositions spécifiques qui sont prises de façon globale et qui entrent dans le cadre de la protection des droits et des devoirs des enfants et aussi du droit au niveau du travail.

– Quelles sont les difficultés que rencontrent ses Aides familiales sur le terrain ?
Il y a un certain nombre de difficultés qu’elles rencontrent et qui dépendent de leurs milieux de travail. Au niveau de certaines familles, il n’y a pas de problème car elles sont intégrées facilement au point que souvent, on n’arrive pas à faire la différence entre les enfants de la famille et l’Aide familiale. Dans d’autres familles par contre, elles sont victimes de harcèlement, de surcharge de travail et aussi d’exploitation.
Tout cela aboutit à des conséquences sur la vie de ces adolescentes.

– Que faites-vous pour sensibiliser ces familles qui maltraitent les Aides ?
Nous avons des structures et des centres de formation pour ces adolescentes, qui leur permettent d’acquérir certaines connaissances avant d’aller dans les maisons. Au niveau des familles, nous les sensibilisons sur l’éducation et la morale, sur comment intégrer ces adolescentes dans leurs familles, mais aussi sur les droits de l’enfant et les droits et devoirs des Aides familiales. Les adolescentes qui passent dans nos structures ont une certaine aptitude efficace pour mener à bien leur travail et permettre aux familles d’assurer leurs activités.

– Est-ce qu’il y a un suivi pour voir si ces Aides ne sont pas victimes de maltraitance ?
Oui, il y a un suivi qui est fait au niveau des responsables des centres d’apprentissage et cela fait partie des conditions pour avoir une Aide car avant de rejoindre les différentes familles, il y a un document qui est signé entre la famille d’accueil et le responsable de la structure. Ce document permet aux responsables de rendre de façon régulière ou périodique des visites à ces adolescentes pour voir si elles sont bien traitées ou pas. Nous organisons des entretiens avec elles et aussi avec les chefs de familles. En échangeant avec l’Aide et avec le chef de famille, à la fin on fait une synthèse pour que la famille soit informée de la situation dans laquelle se trouve l’Aide. Lorsque nous constatons qu’il y a des cas sévères d’exploitations, de harcèlement, de violences, nous prenons des dispositions pour retirer simplement l’Aide de la famille.

– Quelle est la fourchette d’âge des enfants que vous placez dans les familles puisque nous savons qu’il existe des textes qui interdissent le travail des enfants ?
Il y a de l’affluence dans nos centres, nous acceptons prendre à partir de 12 à 13 ans. Il y a certaines qui sont déscolarisées et d’autres non scolarisées. La formation se poursuit jusqu’à 15 ans. Il faut dire qu’il y a une différence entre ce que disent les textes et ce que la réalité commande.

– A ce jour, combien de centres de formation et de promotion des Aides familiales, dénombre-t-on à Ouagadougou ?
Nous avons au ministère de l’Action sociale un centre et aussi dans certains arrondissements. Il y a un projet en cours qui envisage de construire 9 centres supplémentaires dans 9 régions, et il a commencé le 2 octobre 2014 et courant 2015, ils seront fonctionnels. Nous aurons au total 10 centres pour former les Aides surtout à la cuisine, à l’entretien de la maison et des vieilles personnes.
– Au niveau des privés, existe-t-il des agréments pour l’ouverture de ces types de centres ?
Après l’adoption du décret portant organisation et fonctionnement des centres de formations et de promotion des Aides familiales, il y a un certain nombre de centres privés qui nous ont approchés en vue de régulariser leurs situations. Nous lançons un appel à se conformer aux textes, pour avoir une autorisation d’ouverture, et à respecter le cahier des charges.

– Un appel aux particuliers qui opèrent de façon illégale dans ce domaine?
Aujourd’hui, beaucoup accordent un intérêt particulier au domaine des Aides familiales. Nous sommes en train de voir, à notre niveau, comment faire pour réglementer cette situation. Des centres et des structures s’ouvrent dans tous les quartiers pour faire du commerce et des transactions, et cela devient comme une exploitation des enfants par ces maisons. Nous encourageons ceux qui passent par nos structures et centres de formations, puisque nous pensons à l’avenir de ces adolescents. Nous les préparons à se prendre en charge lorsqu’ils ne seront plus aide. Il y a des cas où l’argent n’est pas verser directement à l’Aide, mais à la maison qui l’a placée et qui ne lui verse souvent que la moitié de son salaire, ce qui n’est pas normal. Nous invitons toute la population et tous les acteurs de ce secteur à respecter les textes qui permettent la mise en place des centres et des structures de formation d’Aides familiales.


 

Une protection juridique acquise au bout d’une longue lutte

Jeudi 16 juin, à Genève, les 183 membres de l’Organisation internationale du travail (Oit) ont adopté une convention destinée à améliorer le sort de dizaines de millions de travailleurs domestiques à travers le monde. Pour la première fois, ces travailleurs de l’ombre, ces «invisibles», sont protégés par un instrument juridique international. Le texte a été adopté à l’occasion de la 100e Assemblée de l’Oit, l’institution de l’Onu la plus ancienne et qui regroupe des représentants des Gouvernements, des employés et des employeurs. Il a recueilli 396 voix, contre 16 «non» et 63 abstentions. Selon les données de l’Oit, les domestiques (femmes de ménages, cuisiniers, jardiniers, gardes d’enfants) représentent au moins 52 millions de personnes dans le monde, soit 4 à 10 % de l’emploi dans les pays en développement et jusqu’à 2,5 % dans les pays industrialisés. Mais ces chiffres pourraient être nettement supérieurs à la réalité et atteindre les 100 millions de personnes, du fait de l’importance du travail non déclaré et de la faiblesse de certains outils statistiques.

Travail décent pour tous

Réunis les 18 et 19 octobre 2014 à Ouagadougou, les responsables de la vingtaine de syndicats des travailleurs et travailleuses domestiques qui compose la Fédération internationale des travailleurs et travailleuses domestiques (Fitd) étaient à la recherche du bon filon pour faire plier les décideurs à leur cause. En effet, après avoir obtenu l’adoption de la convention 189 et de la recommandation 201 de l’Organisation internationale de travail (Oit) en 2011, le prochain combat de la Fitd est celui de sa ratification et de sa mise en œuvre effective par les Etats membres. La rencontre de Ouagadougou avait pour objet de faciliter l’échange d’informations et de connaissances entre les travailleurs domestiques sur l’organisation et l’administration du syndicat. A l’unanimité, tous sont convaincus de la nécessité de contribuer à améliorer et renforcer les compétences des travailleurs domestiques en matière de planification stratégique des programmes d’activités pour l’atteinte de leurs objectifs. La Fitd a donc opté pour un accroissement de sa visibilité et celle des pays affiliés. D’où l’institution d’une plateforme de communication à travers des concepts médias et des publicités développées par la communauté de pratique. La convention n° 189 offre une protection spécifique aux travailleurs domestiques. Elle fixe les droits et principes fondamentaux, et impose aux États de prendre une série de mesures en vue de faire du travail décent une réalité pour les travailleurs domestiques. Elle affirme les droits fondamentaux des travailleurs domestiques. Elle fixe des normes minimales du travail pour les travailleurs domestiques. La recommandation n° 201 sur les travailleurs domestiques, également adoptée par la Conférence internationale du travail de 2011, complète la convention n° 189. Contrairement à la convention, la recommandation n° 201 n’est pas ouverte à la ratification. Elle fournit des indications pratiques sur d’éventuelles mesures juridiques et autres pour mettre en œuvre les droits et principes énoncés dans la Convention.
CD

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