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Dossier

Coopération Burkina/Maroc: «Il existe beaucoup d’opportunités à saisir»: Farhat Bouazza, ambassadeur du Maroc au Burkina

Farhat Bouazza, ambassadeur du Maroc au Burkina (Ph: L’Economiste du Faso)
Farhat Bouazza, ambassadeur du Maroc au Burkina (Ph: L’Economiste du Faso)

Ce lundi 22 septembre 2014, se tient la rencontre «Action lumière», réunissant plus de 85 entreprises marocaines au Burkina. Cet espace qui offre de nombreuses opportunités d’affaires aux entrepreneurs africains, mais surtout burkinabè, dans les secteurs de l’industrie électrique, électronique et des énergies renouvelables, est le fruit de la longue coopération entre le royaume chérifien et le Burkina. Coopération qui, selon Farhat Bouazza, ambassadeur du royaume du Maroc au Burkina Faso, se porte bien à tous les niveaux. Dans cette interview accordée à L’Economiste du Faso, M. Bouazza revient sur la présence marocaine au Faso.

– L’Economiste du Faso : Comment se porte la coopération Burkina/Maroc en cette année 2014 ?
Farhat Bouazza, ambassadeur du royaume du Maroc au Burkina Faso :Les relations entre le royaume du Maroc et le Burkina Faso sont excellentes à tous les niveaux.Les chefs d’Etat des deux pays, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président du Faso, Blaise Compaoré, entretiennent des rapports fraternels solides et sincères. Quant à la coopération entre les deux pays, elle se porte à merveille et reste fructueuse dans plusieurs domaines. Les commissions mixtes se réunissent de façon régulière depuis un certain moment. La dernière a eu lieu en mai 2012 à Ouagadougou. La quatrième commission se tiendra cette année. Nous veillerons ensemble à sa tenue régulière et au suivi des recommandations et des décisions qu’elle adoptera, pour mieux en évaluer les retombées et ajuster notre coopération en conséquence. En avril 2013, nous avons eu cette réunion à mi-parcours à Rabat, qui nous a permis de constater qu’un pourcentage très élevé des objectifs arrêtés a été réalisé, de même qu’un bon nombre de projets inscrits dans le programme des activités a été concrétisé.
Le Burkina Faso est considéré comme un pays ami et un allié sûr du Maroc. Les deux pays se concertent régulièrement et ont une vision convergente concernant les questions d’actualité, tant au niveau régional qu’international. A la lumière de ce constat, je ne peux que me réjouir de la qualité des liens d’amitié et de coopération unissant les deux pays et exprimer mon optimisme quant à leur avenir.
– Où se tiendra ladite commission mixte cette année ?
La 4e session de la commission mixte de coopération se tiendra à Rabat. Les deux parties vont bientôt fixer une date à cet effet. Elle aura probablement lieu dans le quatrième trimestre de l’année en cours.

– Le Burkina «allié» du Maroc, que doit-on comprendre par là?
Tout simplement qu’il existe une très bonne entente et une harmonisation constantes des positions des deux Etats sur le plan régional et international.Le Royaume apporte un soutien constant aux actions du Burkina Faso et de son président ,chaque fois que le besoin se fait sentir dans les fora internationaux et régionaux, notamment en ce qui concerne leurs efforts déployés en faveur de la paix et de la sécurité dans la sous-région et en dehors.
Pour sa part, le Burkina Faso apporte un appui constant dans nombre de ses démarches et prises de position. Ce qui fait que le Burkina Faso est considéré comme l’un des pays les plus proches du Maroc en Afrique subsaharienne.

– Concrètement, pour percevoir les traces de la coopération marocaine au Burkina, dans quels domaines doit-on regarder ?
La coopération entre les deux pays touche des domaines larges et diversifiés dont la formation des cadres avec l’octroi de bourses et de stages de perfectionnement, la santé, l’agriculture, la culture, le genre, l’industrie, les finances, la décentralisation, l’énergie, les mines, l’eau, etc.
Sur un autre plan, il existe une coopération avancée entre les deux pays au niveau parlementaire. Parmi les actions enregistrées dans ce domaine, figurent notamment la visite effectuée au Maroc en juin dernier par le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, ainsi que la création au niveau de nos parlements respectifs de groupes d’amitié qui ont entrepris de réaliser un ambitieux programme visant à raffermir davantage les liens entre les deux institutions législatives. Le troisième volet de cette coopération bilatérale englobe les échanges commerciaux et les investissements marocains au Burkina Faso. Ces derniers sont parfois directs comme l’unité de production de ciment de Ouagadougou avec «les ciments d’Afrique» et dans les médias avec Hit Radio qui a obtenu sa licence récemment et qui va bientôt lancer ses programmes, ainsi que votre journal qui a bien pris sa place au milieu des grands titres de la presse burkinabè.
A côté des investissements directs, il y a les prises de participation dans de grands groupes locaux, régionaux ou continentaux. C’est le cas de Banque atlantique, Boa, Cbao et Saham assurance anciennement appelée Colina. Cela fait du Maroc un vrai partenaire économique du Burkina Faso, avec des entreprises qui investissent dans les secteurs clés du pays en développant une approche solidaire, citoyenne et créatrice d’emplois.
Dans ce contexte, il est aisé de constater que les cadres marocains sont très peu présents dans les entreprises que j’ai citées.

– Est-ce là un exemple de coopération sud/sud ?
Le Maroc souhaite bâtir une coopération sud/sud modèle, agissante,fondée sur la solidarité et la complémentarité. A ce niveau, je voudrais rappeler une des mesures phares que Sa Majesté le Roi Mohamed VI avait prises au lendemain de son accession au Trône, et qui avait consisté à effacer la dette de certains pays subsahariens dont le Burkina et à exonérer des produits importés du Maroc de droits de douane. Plus récemment encore et dans le cadre de la dernière tournée sur le continent de Sa Majesté le Roi, le Maroc avait annoncé la création d’une unité de phosphate dont la production sera totalement destinée aux pays subsahariens.
D’un autre côté, et je ne le répéterai jamais assez aux acteurs économiques burkinabè, les investissements ne doivent pas être à sens unique : il existe pour eux beaucoup d’opportunités à saisir au Maroc.
Les Burkinabè qui sont déjà engagés au Maroc n’ont pas eu à le regretter, et je citerai à cet égard l’exemple de Tovio et des écoles d’enseignement supérieur privées initiées par des promoteurs burkinabè et qui sont de francs succès.

– Le Burkina est-il un pays prioritaire dans la stratégie marocaine ?
C’est une certitude. Il fait partie du premier cercle des pays les plus proches du Maroc sur le continent et cela s’aperçoit dans tout ce que je viens de vous dire.

– Le Maroc intervient dans la crise au Mali, alors que le médiateur régional est le président Compaoré. Comment expliquez- vous cette nouvelle position ?
Il n’y a pas de nouvelle position. Dès la désignation par la Cedeao du président Compaoré comme médiateur dans cette crise, Sa Majesté avait envoyé son ministre des Affaires étrangères auprès de son excellence pour soutenir ses efforts, pour dire que le Maroc était derrière lui dès le début. Récemment encore, avant sa tournée africaine, Sa Majesté le Roi avait eu un entretien téléphonique avec le président du Faso au sujet de la crise malienne. Et lorsque Sa Majesté avait reçu les représentants du Mnla, il a été souligné clairement que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la médiation de la Cedeao. Les concertations sur la question n’ont jamais cessé entre les deux pays.
Le Maroc, qui est complémentaire dans cette médiation, accueille favorablement toutes les initiatives visant à ramener la paix et la quiétude dans ce pays frère, en respectant son intégrité territoriale.

– Quel est l’état de la balance commerciale entre les deux pays ?
Le seul point que je considère encore comme négatif dans notre coopération, c’est la faiblesse du volume des échanges commerciaux entre les deux pays et ce, malgré les fortes potentialités de part et d’autre, surtout au vu du cadre juridique qui réglemente cette coopération.
Bien sûr, le Maroc est toujours dans l’attente de la signature de l’accord de coopération régionale avec l’Uemoa, qui ne manquera pas de booster les échanges, mais comme nous avons un accord bilatéral avec le Burkina, cela permet de développer les échanges.
A ce niveau, plusieurs actions ont été engagées afin de les promouvoir. Dans ce cadre, deux manifestations commerciales ont été organisées à Ouagadougou en 2010 et en 2012 au cours desquelles les opérateurs marocains et burkinabè ont échangé sur le développement de partenariats et de relations d’affaires à travers des contacts directs et des rencontres b to b.Plus récemment encore, la présence au Maroc du président du Faso, à qui le Forum Crans Montana avait rendu hommage pour son action en faveur de la paix, avait également été l’occasion de donner une nouvelle impulsion à la coopération entre les deux pays,du fait qu’il ait présidé, en présence de plusieurs membres du Gouvernement, une rencontre regroupant les opérateurs économiques marocains et burkinabè, consacrée au renforcement des relations économiques.
Pour l’instant, si on peut se satisfaire de la tendance positive de ces échanges qui ont connu ces trois dernières années une progression régulière du fait que les exportations du Burkina vers le Maroc aient été multipliées par trois et celles du Maroc vers le Burkina ayant connu une hausse de 50%, on doit poursuivre les efforts.
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’organisation, le 22 septembre à Ouagadougou,de la journée «Action lumière», une manifestation dédiée aux secteurs électronique, électrique et aux énergies renouvelables. Cette manifestation, organisée par «Maroc-Export» et la Fenelec, connaitra la participation d’une centaine d’entreprises marocaines opérant dans les secteurs précités et sera présidée par le ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’Economie numérique, chargé du Commerce extérieur.
Propos recueillis par Abdoulaye TAO et Karim GADIAGA

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